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LE PEUPLE DE L'HERBE
Entre cabotages hip-hop et navigations punky-noisy-pop-rock, 10, le bien nommé dixième opus du cosmopolite Peuple de l’Herbe s’avère aussi prodigieux que déroutant. Comme si le voyage ne faisait que commencer…
Je m’abstiendrai de me vautrer dans les innombrables références auxquelles pourraient faire penser les 11 pistes que contient la nouvelle galette du combo d’origine lyonnaise. Ce serait simpliste et foncièrement réducteur. Et puis d’ailleurs, on pourrait le faire avec à peu près tout ce qui sort sur la planète.
La nuance, finalement, entre les bons et les mauvais, se joue dans l’assimilation de ces influences, et l’expression personnelle qui en découle.
Après plus de 20 ans de navigation et des vents tantôt porteurs tantôt contraires, renfiler le bleu de chauffe et se mettre au taf pour reprendre le large avec brio, c’est souvent l’apanage des plus téméraires.
Ceux qui restent, mais surtout, ceux qu’on respecte.
Sans ne rien renier, pour ce « Ten », 10e opus donc, les quelques mutations ressenties ces dernières années (instruments additionnels, line-up), ont clairement changé la destination du cap des débuts. Une sorte de retour aux sources, antérieur à la genèse même du groupe, pour un résultat aussi limpide qu’il peut s’avérer déroutant. Ça fleure bon le vécu urbain et on ne saurait s’en plaindre.
Si les rythmiques sont toujours aussi parfaitement huilées, la guitare, omniprésente, subtile, oscillant entre orient et occident, fait idéalement écho aux voix interchangeables et complices des deux leads et de leurs camarades (tout aussi doués au passage). Des voix qui justement ne se limitent plus à cracher du flow old school bien senti, mais se délient dans quelques mélodies remarquables et inattendues.
« I’m asking », mise en bouche fusion rock/rap anxiogène et trait d’union entre leur monde d’avant et leur monde d’aujourd’hui, débute le show, avant que ne s’enchainent quelques perles surprenantes comme ce « Not me » mélancolie groove et désenchantée au refrain gueule de bois, ou « All eyes », genre d’hommage brit-hop-punky, avec ces riffs cocottes standards et rageusement efficaces.
Le reste déroule presque naturellement, et entremêlent flows, groove, chorus, gammes et arpèges raffinés (« We are many »), tandis que « No fear I’m walking », beat cuivré aux petits oignons, frétille comme un improbable afro-latino-psycho-rap.
Ou encore l’hypnotique orientaliste « Fire Alarm », à même de cabosser un dancefloor trop propre.
Difficile de caler un coup de cœur tant l’espèce de métamorphose générale est une brillante surprise. Peut-être « Spaceman », (mon côté dandy darkpop), mais en fait non, pas plus qu’une autre. Je ne suis pas vraiment dandy, et c’est bien trop compliqué de ne choisir qu’une seule pépite dans cette liste globalement accomplie.
Bien sûr, la prod son, astucieuse, contribue franchement à ces bonnes sensations.
Du coup, l’expérience s’avère jubilatoire, et quasi cinématographique.
L’album entier s’écoute avec délectation, comme la BO du film de notre misérable (mais non moins riche) existence de schizo, tantôt désabusé, tantôt survolté par le chaos ambiant devenu si banal.
Une expérience qui trouvera sans doute sa 4e dimension sur les scènes de France et d’ailleurs, j’en suis certain.
C’est bien simple, si « Ten » était un premier album, on crierait au génie.
Mais comme c’est le dixième, on se contentera d’un : Magistral !
C’est aussi ça la marque des bons.
PeterPop

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